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Ils sont sept dans ce qui semble être le bureau d’admission des nouveaux prisonniers. Je dois me mettre tout nu pour examen, et le resterai jusqu’à ce qu’on ait noté toutes mes données personnelles dans un gros registre.

Puis c’est une inspection minutieuse de mon vélo; tous les détails sont soigneusement notés. On me présente ensuite un document manuscrit en Arabe pour que je le signe, ce que je refuse.

J’ai peur, va-t-on me frapper?

Après une brève concertation le responsable prend un coussin de tampon. Un garde prend ma main, pose mon pouce de force sur le coussin, puis en dessous du document.

Je viens de signer mon premier document par empreinte digitale. D’autres suivront. Beaucoup. Mais à ce moment là, je m’en fous complètement.

On me fait passer dans un autre bureau où commence le déballage de mes sacoches vélo. Tout est minutieusement compté et noté, puis contresigné.

Je dois ensuite remettre tout ce que je porte sur moi, la chaine que je porte au cou, puis ma montre. Un dernier regard sur celle-ci  m’indique cinq heures du matin. C’est ensuite mon alliance que je dois enlever. J’essaye de pouvoir la garder, disant que je n’arrive pas à l’enlever. Les gardiens s’énervent, deviennent menaçants. Le cœur gros je me sépare de cette bague, que je n’ai pas enlevée depuis des années.

Une fois tout répertorié, je signe par empreinte digitale, puis tout est remballé, les sacs scellés. C’est alors que je me rends compte que j’ai oublié de remballer ma veste en fleece, et le signale au gardien.

-          Take !

Je lui en serai bien reconnaissant plus tard.

Nous sortons, passons une porte en acier, puis débouchons sur un couloir bordé de cellules. Je ne vois pas à l’intérieur, des plaques de fer ont été soudées aux barreaux. L’une est ouverte, j’y vois des hommes couchés par terre, ils doivent être une dizaine. La cellule doit faire une vingtaine de m2.

Nous passons d’autres cellules puis montons d’un étage, où on m’introduit dans le bureau du responsable qui dort dans un lit posé dans le coin. Il a une vraie tête de brute, me fait peur. Visiblement il n’a pas envie de se lever, donne quelques ordres, et on me sort du bureau. Je ne le reverrai plus, heureusement.

Je suis dirigé vers une cellule située à l’autre bout du couloir. A mi-chemin je croise un autre prisonnier, les yeux bandés. C’est sa cellule que je vais intégrer.

On me pousse à l’intérieur, la porte est fermée à clef.

La pièce est peinte en gris, n’a pas de fenêtres. Huit tubes néon au plafond sont allumés 24h sur 24. Une caméra fixée au mur m’observera jour et nuit.

Pas de table

Pas de chaise

Pas de lit

Pas de WC

Pas de lavabo

Par terre quatre couvertures crasseuses, c’est tout. Je m’écroule dessus et plonge tout de suite dans un sommeil plein de cauchemars.