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Ce soir je passerai ma dernière nuit en Turquie, avant d’entrer en Syrie demain. Je viens de boucler mon 5000ème kilomètre, dont quelque 2000 en Turquie. 40 % de mon voyage jusqu’ici dans un seul pays, alors que j’en ai passé 15 déjà !

J’ai roulé sur des routes côtières tantôt plates, tantôt escarpées, voire vraiment difficiles. Le plateau Anatolien , lui, a été assez facile, et les montagnes du Taurus, je n’ai fait que les effleurer. La longue traversée d’Istanbul a été dangereuse, principalement par ce que les routes n’y sont pas faites pour cyclistes. Traverser Mersin par contre, une ville d’un million d’habitants a été autrement plus dangereux. C’était il y a 3 jours, et cette fois-ci,  c’était l’agressivité et le maque de respect des conducteurs (d’autobus surtout) qui m’a envoyé plusieurs fois sur les bas-côtés.

En général, ces derniers quelques jours, les gens ont changés. Les regards sont moins aimables, hostiles même parfois. Les enfants commencent à ramasser des pierres quand j’approche. Je leur fais voir clairement que j’ai compris ce qu’ils projettent de faire, gestes et cris à l’appui. Souvent ça les dissuade, et ils ne les jettent pas. Jusqu’ici je n’ai été touché qu’une fois, à la tête, d’un jet de pierre venu de je ne sais où.

Avant de tirer des conclusions hâtives, je rappelle que je suis toujours en Turquie, et pas dans un pays Arabe.

Mais si ça devait continuer, voire empirer, je vais m’acheter un casque. Acheter un casque vélo pour éviter de se faire lapider, un comble !

Depuis que j’ai quitté la zone hôtelière d’Antalya/Alanya j’ai traversé une région ou les gens semblent encore plus pauvres qu’en Anatolie, par exemple. De mal habillés, ils passent à très mal habillés. Les voitures sont encore plus vieilles. Ce qui à l’air de marcher ici, ce sont les cafés, qui sont toujours pleins, d’hommes uniquement. On dirait que personne ne travaille ici. Exception faite des stations d’essence, où ils sont souvent 4-5 pompistes. Faut que les salaires soient bien bas pour payer un tel luxe ! En tout cas, leurs salaires bas leurs assurent leur boulot, il n’est pas encore intéressant de rationaliser et passer au libre service.

La vie, évidemment est bon marché aussi. Actuellement je vis facilement avec 25 Euros/jour.

Les trois dernières très difficiles étapes de montagne ont été suivies par deux jours faciles, où, de surcroit j’ai un peu levé le pied pour faire un minimum d’effort. Et le résultat espéré est là : Mon problème de santé se résout de lui-même. Je n’ai plus de sang dans les urines. C’était donc bien une hématurie de l’effort, aggravée par une forte perdition d’eau. Je continuerai de boire un maximum et de prendre des antibiotiques pendant 1 jour encore.

Depuis une semaine je prends également de la Nivaquine contre la malaria, cette région du sud de la Turquie étant qualifiée comme zone à risques par la WHO.

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 En Turquie, la police est partout, même là où elle n'est pas