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Qui n’a pas lu Papillon ?

 

Je me souviens très bien du livre d’Henri Charrières. Commençant dans la soirée, je l’ai lu d’une seule traite, finissant le lendemain à l’aube ; tellement il était captivant. Le film, avec Steve McQueen et Dustin Hoffmann, qui en a été tiré, a été tout aussi fascinant. Il s’est avéré plus tard que Charrières avait triché. Une inscription « »Papillon » dans la cellule No 47 prouve qu’il avait bien été incarcéré ici, mais il avait usurpé les aventures d’autres bagnards, bien réelles néanmoins.

 

Me voilà devant l’entrée du camp de la transportation, au cœur de St.Laurent du Maroni. Le fameux bagne, instauré sous Napoléon III, a fonctionné une centaine d’années. 67.000 prisonniers y sont passés. Environ 50.000 prisonniers sont morts en Guyane Française, l’espérance de vie moyenne était de 3-5 ans. Les prisonniers étaient divisés en 4 groupes :

 

Les déportés :                   Prisonniers politiques, dont le plus célèbre à certainement été Dreyfus. Il y en eut quelque 300.

Les transportés :              Prisonniers de droit commun :  52.000 environ. ¾ d’entre eux étaient condamnés pour vol, les autres pour assassinat.

Les relégués :                    Les récidivistes :  15.000 environ. Ils avaient commis des délits mineurs, mais avaient été condamnés deux fois en l’espace de 10 ans.

 Les libérés :                      Prisonniers ayant purgé leur peine, mais obligés de rester en Guyana pour un certain temps, le doublage. Pour ceux ayant écopé d’une peine de moins de 8 ans, ils devaient rester en Guyane pour un temps équivalent à leur peine, pour les autres c’était tout simplement l’assignation à vie.

 

Il y eut une cinquantaine d’exécutions.

 

Les évasions sont estimées à 16%. Dès qu’on s’apercevait d’une évasion, un coup de canon était tiré, et toute la population de St.Laurent se mettait à la recherche du fugitif, dans l’espoir d’empocher les 100 francs de prime pour sa capture. Mais ils n’étaient pas les seuls à entendre le coup de canon ; les prisonniers échappés vivant dans la jungle l’entendaient également, et se mettaient à la recherche du fugitif. Mais ce n’était pas pour le secourir, ni pour empocher la prime de capture, eux ils en avaient après son plan. Il s’agissait là d’un tube ressemblant à un étui de cigare, dans lequel le bagnard cachait ses choses les plus précieuses : Argent, photos, plans d’évasion (D’où le nom) Le seul endroit sur pour cacher le plan, était l’intestin et il se l’introduisait par voie rectale. Quand donc on mettait la main sur un évadé, bien souvent celui-ci était tué et éventré pour récupérer son fameux plan.

 

Seuls quelque 4000 prisonniers sont rentrés en France.

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L'entrée de camp

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La cour. La guillautine était montée sur la plate-forme au centre. Les cellules des condamnés à mort étaient à droite

fg7.jpgLes cellules des condamnés à mort

Lils6.jpgl'île du Diable, prè de Kourou. C'est ici que fut injustement incarcéré pendant 5 ans Alfred Dreyfus

 

ils5.jpgLe cimetière, réservé au personel des îles. Les prisoniers étaient jetés à la mer, c'était le "mouillage"

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"PAPILLON" gravé dans le sol de la cellule 47