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Le ciel est gris et il pleut.

Le pays est plat, il y a des canaux et des écluses. On parle le néerlandais.

Les maisons sont blanches et noires, il y a même du pavé.

S’il n’y avait pas les palmiers, on se croirait aux Pays-Bas.

Je suis au Suriname, l’ancienne Guyane néerlandaise, un pays jeune qui n’a accédé à son indépendance qu’en 1975.

Mais on roule toujours à gauche, personne ne sait vraiment pourquoi.

Pour entrer ici, il m’a d’abord fallu un visa, le seul d’ailleurs pour tous les 23 pays que je vais traverser. Puis il m’a fallu traverser le fleuve Corentyne, séparant Guyana et le Suriname. Un bac fait la navette deux fois par jour, s’agit de ne pas le rater. Le fleuve est large, la traversée prend 35 minutes.

Paramaribo, la capitale est très belle, beaucoup de maisons de l’ère néerlandaise sont bien conservées, il y a de beaux hôtels et beaucoup de casinos. Il y a ici une curiosité, j’ignore si c’est unique au monde, mais ça ne court pas les rues : Une synagogue juste à coté d’une mosquée. Au milieu il y a un parking que les deux communautés de partagent en cas de besoin. Et puis il y a ici également l’église St Pierre et Paul, toute en bois, qui fut un théâtre avant de devenir une église.

La population est très mélangée, apparemment c’est le pays avec la plus grande variété d’ethnies. Ceci est du au passé récent du pays, occupé successivement par les Anglais et les Néerlandais. Il y atout d’abord les Amérindiens, premiers occupants, mais peu nombreux. Ensuite les Noirs, issus des esclaves venus d’Afrique.  Après l’abolition de l’esclavagisme on a cherché de la main d’œuvre pas chère dans d’autres colonies, et ce sont ainsi les Indiens, Javanais, Chinois ; mais encore les Maroons.Ce sont des descendants d’esclaves échappés qui se sont réfugiés dans la jungle et là, se sont mêlés à la population indigène.

Dans le chapitre des chefs d’état sortant du commun, il y a ici un Monsieur Desi Bouterse, président élu en 2010, et ceci malgré des charges contre lui au sujet de meurtres commis sous ses ordres en 1982, et aussi malgré qu’aux Pays-Bas il ait été jugé et condamné à 11 ans de prison (par contumace, bien sûr)  pour trafic de drogues.