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Je suis a Shirvan, une petite ville insignifiante à 150 km de la frontière Turkmène. A la télé, sur les 8 programmes disponibles ici, 7 transmettent des émissions religieuses,  la 8ème un match de foot. Je viens de passer une semaine incroyable dans ce pays aux contrastes inimaginables. Mais d’abord je vais vous rassurer : Non, on ne m’a pas tué ! Les Iraniens sont des gens comme vous et moi, la gentillesse en plus. Je n’ai fait que de bonnes expériences, policiers compris, sans aucune exception. J’ai rencontré et me suis longuement entretenu avec des gens de toutes les charges sociales, certains m’ont même hébergé. D’autres, que je ne connaissais pas du tout, m’ont contacté via mon site web, pour faire ma connaissance. J’ai me suis fait plein d’amis, allant du chauffeur de taxis à l’entrepreneur d’une société de logistique leader du marché en Iran.  J’ai été invité à une party privée tenue dans le plus grand secret, avec alcool et femmes (très belles) non voilées. J’ai eu le privilège de m’entretenir longuement avec une dame très religieuse, lectrice en sciences islamiques à l’université de Mashhad, veuve d’un mollah. Avec sa famille elle a vécu aux US, et tous sont retournés en Iran, après la révolution islamique, pour pouvoir vivre leur foi dans leur pays. Une dame d’une très grande sagesse, et un entretien qui m’a fait le plus grand bien. J’ai assisté à un concert clandestin, avec une chanteuse qui risquait gros, si jamais on la dénonçait.  Mais j’ai également connu des gens qui vivent dans la peur, qui ont fait de la prison et qui maintenant essayent par tous les moyens d’émigrer d’Iran, les pays de prédilection de la plupart étant le Canada et l’Australie. J’ai encore failli avoir des problèmes avec la police en voulant photographier l’ambassade du Vatican à Téhéran, une vraie aberration. J’ai vue l’ancienne ambassade US, aujourd’hui un centre culturel pour intégristes musulmans.

La gentillesse et la serviabilité des Iraniens est sans pareille. A chaque fois que je suis entré dans une grande ville, des gens sont venus m’offrir leur aide, m’ont guidé à travers leur ville, m’ont montré les bons endroits, les bons hôtels. Et ceci sans aucune exception !

Si les policiers m’ont arrête quelque 6 fois, c’était davantage par curiosité que pour me contrôler ; cela s’est toujours bien passé, et après un brin de causette on m’a laissé partir. Même quand on m’a stoppé pour excès de vitesse, on ne m’a pas fait payer, mais m’a laissé partir avec un « Welcome to Iran », qui ici a un tout autre sens qu’en Syrie.

 Aujourd’hui est le premier anniversaire des élections présidentielles contestées. Tout le monde est nerveux, la police est sur les dents. Au moment où j’écris ces lignes, je viens d’apprendre que des confrontations entre manifestants et policiers ont lieu à Téhéran, malgré l’annulation des manifestations prévues, pour raisons de sécurité. Cette tension très sensible est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai été plutôt discret ces jours. Je publierai ce texte juste avant de quitter le pays. Demain je serai au Turkménistan, encore un pays très peu connu en occident. Il est possible, voire probable que je n’y aurai pas d’accès internet, alors soyez patients, je donnerai de mes nouvelles dès que je pourrai. En tout cas, la carte « Where am I now » sur mon site sera régulièrement mise à jour, comme cela vous saurez toujours où je me trouve.