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Mashhad, (La ville aux mille visages) avec ses 2.5 millions d’habitants est la seconde ville d’Iran, et également la ville la plus sainte des musulmans Chiites en terre Iranienne. Les Chiites font à peu près 15% de la population musulmane. Mashhad signifie « lieu de martyr », d'après la mort par empoisonnement, en 818, du huitième imam des chiites duodécimains l'imam `Alî ar-Ridâ par le calife abbasside Al-Ma'mûn. C'est cet empoisonnement, deuxième grande perte des musulmans chiites face aux sunnites après le « massacre » de Karbala (680), qui a conféré à Mashhad son rôle de ville religieuse et de lieu de pèlerinage pour tous les chiites duodécimain. C’est ici que fut enterré, au début du IXe siècle, l'Imam Reza, le huitième Imam des chiites, le tombeau du calife Harun al-Rachid se trouve également dans le sanctuaire. Seul Nadjaf en Iraq , où est enterré Ali, le premier imam est un lieu plus saint encore. Chaque année vingt millions de Chiites du monde entier y font un pèlerinage, et ainsi il n’est pas surprenant que la ville soit jumelée avec Saint Jacques de Compostelle, en Espagne haut-lieu des pèlerins Chrétiens. A part le « Holy Shrine » la ville n’offre que peu d’intérêt, et c’est tout naturellement vers là que mes pas m’ont porté ce matin. Seulement là j’ai eu un sacré problème : on est vendredi, jour férié en Iran (Les samedi et dimanche on travaille), et la mosquée était remplie de dizaines de milliers de fidèles, réunis là pour la prière du vendredi. Interdit aux non-musulmans ! J’ai tout de même pu entrer dans l’enceinte de cet énorme complexe de mausolées et de mosquées, non sans avoir du déposer mon appareil photo chez un gardien à l’entrée. C’est avec pas mal d’appréhension que j’y suis entré, car je n’ai vraiment pas l’apparence d’un Iranien type. Mains personne ne s’est occupé de moi, à part quelques curieux qui m’ont demandé d’où je venais, gentiment, sans plus. A l’intérieur la prière du vendredi avait commencé, mais tous les édifices étaient archicombles, et on répartit des tapis par terre à l’extérieur, pour que les fidèles puissent quand-même y remplir leurs devoirs sacrés. Pendant longtemps j’ai bien pu observer les ablutions rituelles des fidèles avant d’aller prier à l’intérieur. N’y tenant plus, j’ai alors  également enlevé mes bas et chaussures, mes suis lavé tête, bras et pieds, mouché le nez, et puis je me suis mêlé à la foule qui se pressait à l’intérieur. De salle de prière en salle de prière je me suis laissé emporter par la foule, passant devant un tombeau d’Imam (J’ignore lequel), vers d’autres salles, de plus en plus remplies de monde, hommes uniquement ; pour les femmes il y a une entrée séparée. On pénètre dans une cour énorme, noire de monde en prière. Au fond un autre édifice, superbement décoré. Ce doit être là qu’est enterré L’imam Reza. Mais plusieurs regards curieux, quoique non soupçonneux voire hostiles, font que c’est là que mon courage me lâche, et je fais demi-tour. Mais, comme décidément j’aime quand même jouer avec le feu, je prends quelques clichés à la sauvette avec mon téléphone portable, qu’on ne m’avait pas confisqué et je me hâte vers la sortie.

J’avais également essayé d’engager la conversation avec quelques jeunes mollahs, mais sans succès. Gentiment ils m’ont fait comprendre qu’ils ne savaient (où ne voulaient) pas parler l’anglais.

Déjà hier soir, j’ai vécu une soirée incroyable et vu un côté insoupçonné de l’Iran, mais celle-là je la décrirai dans mon livre à paraître.

Fidèles quittant le "Holy shrine" après la prière du vendredi